La prévention santé ! C’est un vaste sujet auquel les assureurs du monde entier réfléchissent, pour assurer la pérennité du business model. En effet le secteur est sujet à une tension financière de plus en plus importante, et la question de la maitrise des coûts devient un enjeu majeur. La prévention semble donc offrir de réelles opportunités. Dans le cadre d’une étude menée auprès des grands assureurs français « Et vous, quel assureur santé serez-vous en 2030 ? », Cegedim Insurance Solutions aborde cette question de la prévention santé, afin d’en comprendre les bénéfices et les limites…
La tension économique dans l’assurance santé
La tension économique dans l’assurance santé est liée à un changement de paradigme dans le secteur, qui répond à trois principales tendances :
- La transition épidémiologique, avec l’impact croissant des maladies chroniques,
- Le coût technologique de la médecine, avec des technologies encore émergentes aujourd’hui, mais qui promettent de se développer largement dans un futur proche,
- La transformation digitale, qui s’empare aussi du secteur de l‘assurance santé.
Prévention santé et modèle économique
La question du modèle économique de la prévention dans l’assurance santé est récente, mais pas résolue. En effet, toute la problématique réside dans la manière de rentabiliser l’investissement d’une part, et surtout de le transformer en gain financier.
Et pourquoi est-ce si compliqué de rentabiliser cet investissement ? Pour deux raisons principales :
- Le temps nécessaire pour que les effets bénéfiques de la prévention sur un assuré soient tangibles peut s’avérer assez long, quand la plupart des assureurs sont à la recherche de retour financier à court terme.
- La possibilité que les assurés sur lesquels on a investi pendant plusieurs années changent de prestataire d’assurance avant l’atteinte du point mort financier, causant de fait une perte financière à la place du gain attendu
Les effets pervers et contre-productifs du modèle de prévention sont donc un risque réel, qui limitent la mise en place d’offres sérieuses de prévention, qui sont pourtant, sur le papier, des solutions complètement adaptées à la problématique actuelle et future du secteur.
Prévention santé et cadre législatif
En termes de législation, la mise en place d’offres de prévention est beaucoup plus compliquée en France que dans les pays anglo-saxons.
C’est tout d’abord culturel, la philosophie des systèmes de protection sociale anglais et américains étant fondamentalement différente de notre philosophie française.
Les questions fondamentales qui se posent :
- Que fera l’assureur de toutes les données récoltées ? Quid de la protection des données ? Ces questions essentielles sur les données personnelles entrent par ailleurs dans un contexte de nouveau règlement européen applicable dès mai 2018, le fameux RGPD (Règlement Européen sur la Protection des Données). Tout en sachant que ce règlement va créer une forte insécurité pour les assureurs, avec un contrôle à postériori versus une validation a priori de l’utilisation des données.
- Y a-t-il un risque de créer, à terme, un système de santé et de remboursement complémentaire à deux vitesses ? Les assurés qui ne respecteront pas les règles de prévention à la lettre se verront-ils attribuer des pénalités de remboursement, fragilisant ainsi la protection sociale voulue « universelle » pensée par la France ?
Ceci dit, une utilisation différente de la donnée pourrait être envisagée dans cet intervalle de temps, selon les assureurs de notre étude : observer les données et en utiliser l’intelligence pour créer des contrats plus adaptés, plus personnalisés, favorisant ainsi la fidélisation client et le juste prix de son contrat d’assurances.
Pour avoir plus d’informations sur ce sujet, téléchargez gratuitement notre livre blanc "Et vous, quel assureur serez-vous en 2030 ?".